À propos de la révision des lois de bioéthique de 2019
En France, les lois de bioéthique fixent depuis 1994 le cadre législatif de l’accès à la PMA (Procréation médicalement assistée). Ces lois sont révisées régulièrement. La dernière est en cours. Cette révision a d’abord été rendue obligatoire dès la loi de 2004 qui instituait le réexamen par le Parlement de la loi dans un délai de 5 ans (délai qui n’a pas été respecté). La loi de 2011 élargit ce délai à 7 ans maximum. Cette loi stipule aussi que toute révision de la loi doit être précédée d’Etats généraux que le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a la responsabilité d’organiser. Les derniers ont eu lieu entre le 18 janvier 2018 et le 30 avril 2018.
La PMA est une question politiquement centrale, puisque Emmanuel Macron, lors de sa campagne présidentielle, s’est engagé à l’ouvrir aux femmes seules et/ou homosexuelles. Si la société semble avoir évolué sur cette question, certains groupes religieux et groupes conservateurs s’y opposent. À cet égard, quelle place les récents débats, qui ont voulu associer les « citoyens au processus de révision », leur ont-ils laissé? Comment, dans un espace démocratique, s’articulent débat citoyen et débat politique ? Quelles sont les questions éthiques soulevées par l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules? Comment y répondre?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous souhaitons engager une discussion entre Frédéric Worms, philosophe, directeur adjoint de l’ENS et membre du CCNE et Séverine Mathieu, sociologue, directrice d’études, qui vient de publier un ouvrage Faire famille aujourd’hui. PMA, bioéthique et religions, Le Cavalier bleu, 2020.
Frédéric Worms a récemment publié Pour un humanisme vital (Odile Jacob, 2019) et avec Claire Marin (dir), Naître et renaître (UF, 2020).
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